mots et maux

                


Un dom m’a parlé récemment, il voulait faire passer une envie qui ne lui plaisait pas du tout à sa soumise, pour cela il était prêt à la faire punir devant lui par une domina très sadique.

Je me suis demandé le connaissant si déjà il supporterait ,car il l’adore, de la voir souffrir et ne pas pouvoir intervenir car c’est une exigence de la domina en question.

Je me suis demandé  si la soumise ne finirait pas par promettre de renoncer pour faire cesser la punition et finalement le quitter.

Je me suis demandé si tout simplement ils étaient vraiment faits l’un pour l’autre….

Je lis souvent les réflexions de ceux ou celles qui se plaignent que le bdsm est devenu comme une mode et que les sites spécialisés regroupent toutes sortes de personnes et bien peu de puristes.

Je pense qu’effectivement on trouve de tout :

- Des fous qui n’aiment que faire mal et humilier, quitte à démolir définitivement une femme physiquement et psychologiquement.
 

  Un dom m’avait raconté comment une jeune femme complètement novice s’était vue infliger une séance très hard pour son initiation par un homme beau-parleur qui se prétend de l’élite des maîtres, la cassant pratiquement dès le départ.

Des histoires sordides, on en entend ou on en lit, il est bon de toujours se souvenir que les cinglés sévissent partout, des femmes ont gardé sur leur corps les marques indélébiles de la sauvagerie de certains.

Alors prudence !!

-Des hommes qui ne cherchent qu’un plan cul ou encore qui adorent la sodomie et dont la domination se résumera à ça !!

-Des échangistes qui viennent ainsi pimenter leur vie sexuelle, parfois l’un des deux a des tendances d/s et l’autre reste spectateur

- Des polyvalents qui disent aimer soumettre mais aussi être soumis, personnellement j’aurais du mal à accepter que celui qui me domine se soumette à un ou une autre, je ne pourrais plus le regarder de la même manière, avoir le même respect pour lui en tant que sa soumise et probablement ne pourrais-je pas rester sa soumise.

Certaines soumises ont un dom qui est seul à les soumettre et sont dominas, là je le conçois mieux même si je serais moi-même incapable de dominer quelqu’un  

-Parmi les soumises, existent certaines femmes qui, ayant beaucoup de mal à trouver un partenaire sexuel dans le monde vanille, sont prêtes à accepter les pires extrémités pour avoir quelqu‘un

-Il y a des masochistes qui ne cherchent qu’à souffrir, de ces femmes , les doms me disent qu’elles ne sont pas soumises 

-D’autres femmes font de la domination une activité lucrative, se faisant payer leur prestation par des soumis qui finissent par avoir recours à elles par pénurie de dominas, j’ai entendu parler d’une domina dont le soumis fait virer son salaire sur son compte, j’espère pour lui qu’elle le met sur sa déclaration d’impôt !!

-de nombreuses dominas le précisent d’office : pas de sexe !!

-parmi les doms certains dominent sans sexe, l’auteur du « journal d’un maître » à qui certains doms amènent leurs soumises les domine mais les livre à d’autres hommes pour les actes sexuels

- enfin il y a ceux qui dominent et qui prennent leur soumise sexuellement, mais là encore il y a des différences, pour certains le sexe est un moyen, pour d’autres c’est une fin.

Personnellement j’ai besoin des deux,  au départ je dirais que c’est une fin car j’ai besoin de sentir l’emprise du monsieur sur moi pour pouvoir me  soumettre sexuellement.

Par la suite cela pourra être un moyen car une fois qu’on est soumise sexuellement à un homme, il y aura toujours ces mots, ces gestes qui sont inhérents à sa domination

Il m’est arrivé d’entendre : « Tu n’es pas assez soumise »
A cela je pourrais répondre: pas assez, mais par rapport à qui, où est la normalité ?

Et d’abord peut-on être soumise d’emblée et entièrement à un dom alors qu’on vient de le rencontrer ?

A cela, un homme m’a donné dernièrement la réponse, il m’a dit qu’il sentait qu’au plus profond de moi j'étais soumise et aimerait m’amener à la soumission.

On évolue dans une relation, peu à peu les choses vont s’installer et la femme va se soumettre de plus en plus.

 Mais être soumise n’est pas pour autant selon moi être une carpette, le maître que j'ai eu, il y a presque un an maintenant, m’avait bien fait comprendre qu’une lavette ne l’intéressait en rien, je suis quelqu’un qui va résister, la plupart du temps par jeu, pour mieux me donner après.

On est soumise car on l’est, mais chaque soumise est différente, tant de pratiques existent, les tabous de certaines n’en sont pas pour d’autres, il y a les masos, à différents degrés et celles qui ne le sont absolument pas.
Au risque de voir des réactions un peu dures je dirais que c’est au dom de s’adapter à la soumise qu’il domine, on ne flagelle pas une non maso avec la même intensité qu’on met pour une maso, on n’oblige pas une hétéro pure à la bisexualité si cela fait partie de ses interdits, même en décidant que c’est pour la punir, une soumise peut accepter de repousser certaines limites mais lorsqu’il est net qu’on a mis une pratique en interdit, nous y forcer serait un manque d’écoute et serait de très mauvaise augure pour l’avenir de la relation.

Je me souviens que mon maître m'avait fait remplir un questionnaire  édité sous forme de tableau sur les diverses pratiques  existant dans le bdsm et j'avais le choix entre "j'aime ou j'aimerais ou permettrais" avec plusieurs niveaux de consentement ,  et "je n'aime pas ou je n'aimerais pas" avec également plusieurs niveaux de refus - du catégorique au-  non, mais.."
Les punitions devaient évidemment  faire partie de ce qui ne me disait rien qui vaille mais pas des refus catégoriques

Les limites sont faites pour être frôlées voire repoussées, mais ce n'est pas une chose facile .
Lorsqu'on se dépasse, c'est parce que notre dom a su nous amener à aller de l'avant, à accepter de vivre ce qui ne nous inspirait vraiment pas du tout , et  c'est  alors une victoire sur nous-mêmes en même temps qu'un don qu'on lui fait à lui, parce que ce qu'on veut absolument c'est lui prouver qu'on est sienne et qu'il soit fier de nous.. 

Tout l’art du dom est de s’approcher des limites sans toutefois aller au-delà de ce que la soumise est apte à supporter, moralement ou physiquement, d'obtenir qu'elle évolue dans le sens qu'il espère et , ici, reviennent évidemment les deux notions essentielles d'écoute et de confiance….