mots et maux

 




Il m’est arrivé d’entendre : « Tu n’es pas assez soumise »
A cela je pourrais répondre: pas assez, mais par rapport à qui, où est la normalité ?

Et d’abord peut-on être soumise d’emblée et entièrement à un dom alors qu’on vient de le rencontrer ?

 

A cela, un homme m’a donné dernièrement la réponse, il m’a dit qu’il sentait qu’au plus profond de moi j'étais soumise et aimerait m’amener à la soumission.

 

On évolue dans une relation, peu à peu les choses vont s’installer et la femme va se soumettre de plus en plus.

 Mais être soumise n’est pas pour autant selon moi être une carpette, le maître que j'ai eu, il y a presque un an maintenant, m’avait bien fait comprendre qu’une lavette ne l’intéressait en rien, je suis quelqu’un qui va résister, la plupart du temps par jeu, pour mieux me donner après.

 

On est soumise car on l’est, mais chaque soumise est différente, tant de pratiques existent, les tabous de certaines n’en sont pas pour d’autres, il y a les masos, à différents degrés et celles qui ne le sont absolument pas.
Au risque de voir des réactions un peu dures je dirais que c’est au dom de s’adapter à la soumise qu’il domine, on ne flagelle pas une non maso avec la même intensité qu’on met pour une maso, on n’oblige pas une hétéro pure à la bisexualité si cela fait partie de ses interdits, même en décidant que c’est pour la punir, une soumise peut accepter de repousser certaines limites mais lorsqu’il est net qu’on a mis une pratique en interdit, nous y forcer serait un manque d’écoute et serait de très mauvaise augure pour l’avenir de la relation.


Je me souviens que mon maître m'avait fait remplir un questionnaire  édité sous forme de tableau sur les diverses pratiques  existant dans le bdsm et j'avais le choix entre "j'aime ou j'aimerais ou permettrais" avec plusieurs niveaux de consentement ,  et "je n'aime pas ou je n'aimerais pas" avec également plusieurs niveaux de refus - du catégorique au-  non, mais.."
Les punitions devaient évidemment  faire partie de ce qui ne me disait rien qui vaille mais pas des refus catégoriques


Les limites sont faites pour être frôlées voire repoussées, mais ce n'est pas une chose facile .
Lorsqu'on se dépasse, c'est parce que notre dom a su nous amener à aller de l'avant, à accepter de vivre ce qui ne nous inspirait vraiment pas du tout , et  c'est  alors une victoire sur nous-mêmes en même temps qu'un don qu'on lui fait à lui, parce que ce qu'on veut absolument c'est lui prouver qu'on est sienne et qu'il soit fier de nous.. 


Tout l’art du dom est de s’approcher des limites sans toutefois aller au-delà de ce que la soumise est apte à supporter, moralement ou physiquement, d'obtenir qu'elle évolue dans le sens qu'il espère et , ici, reviennent évidemment les deux notions essentielles d'écoute et de confiance….

 

 

Jeu 13 aoû 2009 Aucun commentaire